Safari en Afrique du Sud

Safari en Afrique du Sud

Par Louise Sarrasin

Crédit photo: istockphoto.com

Située sur la pointe méridionale du continent africain, la république de l’Afrique du Sud se déploie sur une superficie légèrement inférieure à celle du Québec, avec une densité de population six fois et demie plus grande. Des gorges spectaculaires du nord-est à la magnifique région côtière boisée du Cap Sud, des montagnes escarpées du Drakensberg aux plaines désertiques du Karoo, elle est impressionnante tant par sa grandeur que par son immense beauté. Le pays s’enorgueillit à juste titre de posséder une faune et une flore parmi les plus riches du monde.

De superbes refuges animaliers

Il n’est pas surprenant que les touristes attirés par les vastes étendues et les animaux sauvages de l’Afrique du Sud filent rapidement vers l’un ou l’autre de ses 17 parcs nationaux et de ses centaines de réserves nationales et privées: le pays est un véritable sanctuaire naturel! Après quelques jours passés à découvrir la très cosmopolite Johannesburg où atterrissent la plupart des vols internationaux, on apprécie vite le calme de la savane.

À deux heures de la ville, on peut expérimenter notre premier safari au parc national de Pilanesberg. Vaste et magnifique, il abrite les illustres Big Five, si populaires que chacun d’eux orne la monnaie en papier du pays. Ici, le massif aux petites collines de lave solidifiées qui encerclent le lac Mankwe, cratère d’un ancien volcan, dessine un paysage singulier.

La visite du parc se fait en voiture, à un maximum de 30 km à l’heure, et il est interdit d’en descendre (sauf aux endroits sécuritaires prévus à cet effet). Aussi surprenant que cela puisse paraître, certains touristes défient cette règle élémentaire pour se faire photographier avec un animal sauvage. Une affiche lue dans un parc en dit long sur le sort qui attend ces imprudents : «Mon dernier touriste était excellent…»

Quelques notions de base

Quelques notions de base

L’aventure commence! Au cours d’un safari, on apprend vite qu’il ne suffit pas de vouloir voir les animaux pour qu’ils se pointent automatiquement sous l’objectif de notre appareil photo. Les animaux, comme les humains, ont leurs habitudes. Il faut user de patience et connaître certains aspects essentiels de leur mode de vie pour mieux les observer, par exemple qu’ils sont beaucoup plus actifs à l’aube et au crépuscule. La sieste, ils la font! Dans la mesure du possible, rendez-vous à la guérite du parc au petit matin (le parc ouvre tôt) ou à la fin de l’après-midi. Et puis — il fallait y penser! —, les animaux sauvages ont tout aussi soif que nous. En se dirigeant vers les points d’eau, bien indiqués sur la carte remise à l’entrée, on augmente de beaucoup ses chances d’en rencontrer. En tout temps, il faut garder l’œil ouvert et rester calme.

Dans le parc, il règne une atmosphère de recueillement. Tout le monde est aux aguets. On est au comble de l’excitation quand on constate que les taches grises aperçues au loin, en partie cachées par les arbres, s’avèrent être des pachydermes. Il suffit d’immobiliser son véhicule et de les attendre. Peu de temps après, on verra la maman suivie de ses éléphanteaux déambuler d’un pas lourd sous nos yeux. Quelle émotion! Des moments magiques comme ceux-là se multiplient tout au long de notre randonnée: on s’attendrit à la vue d’une girafe qui tend son long cou pour attraper quelques feuilles d’acacias, on scrute l’horizon à la recherche des rhinocéros noirs, on s’émerveille de constater qu’une vulgaire roche grise se révèle être le dos d’un hippopotame…

Bien à l’abri dans l’une des aires d’observation désignées et clôturées, on peut admirer plusieurs espèces d’oiseaux, notamment le vautour menacé de disparition qui doit sa survie aux postes d’approvisionnement mis en place dans le parc. Lorsqu’on a une journée à consacrer à un safari, le parc Pilanesberg est un excellent choix et un véritable enchantement!

Incontournable parc national Kruger

Incontournable parc national Kruger

Adossé à la frontière du Mozambique, dans la partie orientale du Mpumalanga, le parc Kruger est l’une des plus célèbres et des plus riches réserves fauniques de la planète, servant de refuge au quart des espèces protégées. La réserve s’étire, sur une distance de 350 km, du cours du Limpopo au fleuve Crocodile. Elle a été créée en 1898 par le président de l’époque, Paul Kruger, qui a fait œuvre de pionnier en protégeant ainsi la faune du Veld. Depuis, le pays a mis en place des mesures draconiennes pour empêcher l’extinction de certaines espèces, comme celle des rhinocéros.

Bien sûr, les Big Five sont les vedettes incontestées du parc. Mais il y a aussi au moins 147 espèces de mammifères à découvrir : gnou bleu, babouin, impala, éland du Cap… Pourquoi ne pas jeter un regard sur les reptiles ? On en dénombre plus de 114 espèces. Vous pourrez, comme à Pilanesberg, observer les animaux de votre voiture ou de l’un des points d’observation prévus à cet effet. Les amateurs de trekking seront comblés : il est possible de faire une randonnée pédestre de plusieurs jours en compagnie d’un garde-chasse (armé), si l’on réserve plusieurs mois à l’avance.

Les réserves privées de la région sont particulièrement prisées, car elles offrent des excursions dans la brousse accompagnées de guides expérimentés. De jour comme de nuit (pratique pour observer les félins aux habitudes nocturnes), on circule en Land Rover dans la réserve, à découvert. De quoi faire monter l’adrénaline de n’importe qui. Quelle que soit la façon dont vous choisirez de visiter le parc Kruger, vous vous direz que c’est un vrai paradis.

Dans la mesure du possible, optez pour un séjour de quelques jours afin de pouvoir profiter pleinement de ce joyau animalier. Le parc Kruger, très bien organisé, permet aux visiteurs de choisir la forme d’hébergement qui leur convient, du rondavel (hutte ronde) au lodge le plus luxueux.

L’Afrique du Sud vous charmera d’autant plus qu’elle vous mettra en contact tout au long de votre séjour avec la première richesse de ce pays : sa population. Vous croiserez tout probablement des Zoulous, des Xhosa, la fière tribu qui a vu naître Nelson Mandela, des Ndébélés… Mais cela, c’est une autre superbe fenêtre à ouvrir grand sur un pays qui n’en finit plus de surprendre et d’émouvoir.

Quelques pistes sur le pays

Population : 44 344 136 qui se répartissent ainsi : 75,2 % de Noirs, 13,6 % de Blancs, 8,6 % de Métis et 2,6 % d’Asiatiques.
S’y rendre : aucun vol direct en avion, mais plusieurs connexions par Atlanta, Amsterdam, Londres, Paris… Comptez environ 24 heures avec les escales.
Monnaie : le rand. On peut échanger monnaie et chèques de voyage dans les grandes banques et les aéroports.
Langues : 11 langues officielles, dont l’afrikaans et l’anglais (parlé partout au pays).
Saisons : elles sont inversées par rapport aux nôtres.
Santé : risque de malaria à Kruger, mais non à Pilanesberg. Certains vaccins sont requis. Une clinique du voyageur vous renseignera sur les mesures à prendre.

mise à jour le 2007-06-21

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