Jean-Michel Descombes: L’humour n’a pas d’âge

Jean-Michel Descombes: L’humour n’a pas d’âge

Par Marie-Josée Lacroix

Crédit photo: Marc-André Donato

Dans les retrouvailles étonnantes qui ont changé la vie de Jean-Michel Descombes, le destin a joué son rôle. «Mes parents avaient organisé un pique-nique à Neuchâtel, en Suisse, où nous habitions. Rachel y était. J'avais dit à ma mère: "Un jour, je vais la marier." J'avais 15 ans, elle, 20.» Puis elle a quitté la ville, Jean-Michel a travaillé dans le domaine du son à la télévision, jusqu'à ce qu'il décide de venir s'installer à Montréal pour un an. «Avant de partir, j'ai rencontré par pur hasard la mère de Rachel, qui m'a appris qu'elle était à Montréal depuis quelques années déjà!» Il lui écrit le cœur battant, et à son arrivée au port, en 1964, la jeune fille l'attendait! «On s'est reconnus et on est devenus de super bons amis. J'avais 22 ans. Allez savoir pourquoi, je ne voulais pas me marier avant 25 ans. L'âge venu, je lui ai dit: "Si tu veux, on va se marier."» A suivi un mariage presque improvisé: «Le jour même, j'ai demandé à mon patron si je pouvais partir plus tôt... parce que je me mariais à 17 h!» 

C'est cette histoire que Jean-Michel a racontée, avec beaucoup d’humour, à la soirée Retraités en spectacle présentée cet été dans le cadre du premier Mondial sénior. Le Bel Âge était partenaire de ce nouveau volet du Mondial des jeux, ainsi que le Groupe Maurice. «Le récréologue de la résidence Ambiance, où Rachel et moi demeurons depuis trois ans, m'a proposé d'y participer. Je ne savais pas trop dans quoi je me lançais, mais je me suis dit que ce serait une belle expérience.» À la première rencontre avec le professeur de l'École nationale de l'humour, il lui a fallu choisir un sujet. «Comme nous fêtions nos 50 ans de mariage, j'ai décidé d'écrire là-dessus.» Mais l'histoire ne devait durer que cinq minutes! Écriture, coupes, ajouts de détails rappelés par Rachel. «Une belle synergie!» lance celle-ci.

Jean-Michel livre enfin son sketch, «à 98 % vrai». Surprise! «Je n'étais pas nerveux, mais j'ai été décontenancé par les rires et les applaudissements répétés. Je ne m'attendais pas du tout à une réaction aussi positive!» Ni à celle de l’après-spectacle, lorsque plusieurs lui ont dit que son histoire était émouvante. Cette soirée s'ajoutera sans doute aux raisons qui ont fait qu'il n'a jamais regretté sa décision de rester à Montréal. Pourtant, il aurait pu repartir, compte tenu des difficultés à trouver un emploi dans son métier. Les «on vous appellera lundi», il connaît... Mais une suite de hasards, encore, lui a finalement permis de travailler chez RCA Victor Recording Studio, à l'ONF, puis aux studios de cinéma Sonolab, où «je retrouvais enfin l’image!» Il y a été mixeur de son pendant 29 ans, récoltant plusieurs prix, dont un Jutra pour le film La grande séduction.

Le retraité très actif songe déjà à remonter sur les planches. «Ç'a été un super belle expérience! Une autre édition du spectacle aura probablement lieu l'an prochain, et je pense écrire un duo avec Rachel. Vous savez, à force de vivre avec moi, elle a fini par être drôle», lâche-t-il dans un éclat de rire. 

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