50 ans? C’est le temps des bilans!

50 ans? C’est le temps des bilans!

Par Manon Limoges

Crédit photo: iStockphoto.com

Si on dit que l’adolescence est un âge ingrat, que dire de la cinquantaine qui nous «tombe» dessus avec son lot de petits bobos, menaçant à tout moment de rompre notre belle quiétude? En fait, cette étape de la vie n’est sans doute pas pire que les autres, mais elle est certainement déterminante pour la suite des choses. C’est souvent vers la cinquantaine que les grands «tueurs» de notre époque, cancer et maladies du cœur en tête, vont manifester leurs premiers symptômes. En les détectant précocement, on augmente ses chances de limiter les dégâts et de s’assurer une meilleure qualité de vie jusqu’à un âge vénérable!

Santé un jour, santé toujours?

Il ne faut toutefois pas se leurrer sur la signification à long terme de bons résultats aux différents examens de la cinquantaine. «La médecine n’est pas infaillible. Malgré tous les examens et toutes les analyses, rien ne garantit à 100% qu’une maladie n’est pas en train de se développer et ne fera pas son apparition dans quelques années», explique le Dr Éric Leroux, médecin de famille à la Clinique 201, de Sainte-Agathe-des-Monts. C’est pourquoi il est important de suivre les recommandations de son médecin quant à la fréquence des examens à passer et à repasser, mais aussi d’adopter de saines habitudes de vie, et ce, même si votre bilan de santé ne révèle rien d’alarmant.

C’est un lieu commun que de parler de l’importance de pratiquer une activité physique régulière, d’avoir une alimentation riche en fibres, pauvre en gras saturés et diversifiée, d’éviter le tabagisme et de consommer de l’alcool avec modération, mais ce sont là des ingrédients essentiels au maintien ou à l’amélioration de votre condition.

Pourquoi à 50 ans?

En 2002, 61% des décès de femmes âgées entre 50 et 54 ans et 38% des décès d’hommes du même âge étaient attribuables au cancer, tandis que 13% résultaient de maladies de l’appareil circulatoire (maladies du cœur, AVC, etc.) chez les femmes, contre 27% chez les hommes du même groupe d’âge. Devant ces chiffres, on peut se demander pourquoi la prévention ne commence pas plus tôt.

«Dans certains pays, on recommande effectivement de commencer certains examens dès la quarantaine», souligne le Dr Leroux. Il faut comprendre que dans un système de santé public, c’est le gouvernement qui assume les coûts des services, selon un rapport coût-bénéfice qui n’est pas que financier. Tous ces examens comportent des risques, physiques et psychologiques, et il faut évaluer les répercussions individuelles et sociales de ces investigations. «Par exemple, explique le Dr Leroux, on sait que le risque de découvrir un cancer du sein chez une jeune femme de 20 ans est minime, mais si on faisait du dépistage systématique à cet âge, on détecterait sans doute des anomalies bénignes qui pourraient entraîner des conséquences inopportunes, tant pour le système dans son ensemble que pour les patientes: chirurgies inutiles, complications, anxiété, etc.»

Quels examens?

Quels examens?

Quel est le risque de développer un cancer ou une maladie du cœur, voilà ce que le bilan de santé de la cinquantaine sert à déterminer, à moins que la maladie ne soit déjà installée. Et selon vos antécédents familiaux, le médecin voudra peut-être également investiguer plus à fond, s’il y a lieu, d’autres symptômes susceptibles d’annoncer l’apparition d’autres types d’affections.

La visite chez votre médecin de famille sera la première étape de la série d’examens qui suivront. Puisqu’il s’agit d’une évaluation en profondeur, pourquoi ne pas prendre le temps de vous y préparer? Vous pourriez noter au préalable tout ce qui vous préoccupe pour être sûr de ne rien oublier: ce grain de beauté dont la forme et la couleur vous inquiètent, ou encore, la difficulté que vous éprouvez à maintenir vos érections.

Que vous soyez un homme ou une femme, après les questions d’usage, votre médecin procédera à certains examens en clinique: mesure de la tension artérielle, examen gynécologique pour les femmes, examen de la prostate (toucher rectal) pour les hommes, pour ne nommer que ceux-là. Ce sera toutefois insuffisant pour obtenir un bilan complet et vous serez référé à des spécialistes avec lesquels vous devrez prendre rendez-vous pour tous les autres examens: analyse sanguine, bilan hormonal, examen de la peau, mammographie, examen des os, bilan urinaire, examen de la vue, examen de l’intestin, etc.

Selon les examens recommandés par votre médecin et la région où vous habitez, il faut prévoir un délai de quelques semaines à plusieurs mois pour compléter tout le processus.

Si certains résultats devaient s’avérer inquiétants, vous serez dirigé vers les ressources appropriées, soit pour des examens plus approfondis ou des traitements. Si tout semble en ordre, vous devrez néanmoins prendre la bonne habitude de vous soumettre régulièrement à certains examens selon la fréquence recommandée par votre médecin.

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