20 mythes sur la santé

20 mythes sur la santé

Par Jacqueline Simoneau

Crédit photo: iStockphoto.com

1. Un médicament est encore bon même si la date de péremption est dépassée

La date de péremption est fixée par le fabricant en fonction du temps que met le médicament à se dégrader dans des conditions normales. Après cette date, impossible de garantir sa teneur en principes actifs et, par le fait même, son efficacité. Or, pour qu’un traitement soit efficace, il faut la totalité des ingrédients actifs. 

 

2. Les décongestionnants nasaux sont inoffensifs

Utilisés plus de trois jours consécutifs, ils créent un effet rebond: plus vous en prenez, plus vous êtes congestionné. Et ils peuvent entraîner une dépendance dont il sera difficile de se défaire.

 

3. Les boissons gazeuses sans sucre ne sont pas dommageables pour la santé

De nouvelles études tendent à montrer que ces faux sucres seraient mal «interprétés» par le cerveau, ce qui provoque... des fringales de sucre! Après en avoir bu, on se tournerait donc davantage vers des aliments renfermant du vrai sucre, ce qui peut mener à l’obésité, augmenter le risque de maladies cardiaques et prédisposer au diabète. Conclusion: qu’elles soient sucrées artificiellement ou non, les boissons gazeuses ne devraient être consommées qu’à l’occasion.

 

 4. Le sucre cause le diabète de type 2, la forme la plus commune du diabète

Ce n’est pas parce que les gens souffrant de diabète doivent surveiller leur consommation de sucre qu’il faut conclure que le sucre cause le diabète. En réalité, manger des aliments riches en glucides (sucres) ne mène nullement au diabète. Par contre, s’ils entraînent chez vous un gain de poids, vous risquez de devenir diabétique, car l’obésité est le facteur majeur dans le développement du diabète de type 2. Environ 80% des personnes atteintes ont un surplus de poids ou sont obèses. C’est donc le surplus de calories, qu’elles proviennent des lipides, des protéines ou des glucides, qu’il faut surveiller.

 

5. Les produits naturels sont plus sécuritaires que les médicaments

Au même titre que les médicaments d’ordonnance ou en vente libre, les produits naturels peuvent avoir des effets indésirables, des interactions avec des médicaments et même être contre-indiqués pour certaines personnes ayant des problèmes de santé. De plus, du fait qu’on les croit plus sécuritaires et qu’on omet certaines précautions, leur utilisation peut s’avérer plus dangereuse. Dans le doute, demandez conseil.

 

Eau. jeûne, collation, café, aspirine

6. Boire beaucoup d’eau aide à maigrir

L’eau ne renferme aucune composante amaigrissante. Par contre, elle occupe un certain volume dans l’estomac. Les aliments consommés après avoir bu de l’eau – particulièrement ceux qui renferment des fibres – absorbent celle-ci et gonflent sous son action, ce qui procure un effet de satiété plus rapide.


7. Le jeûne purifie le corps

Au contraire, le jeûne provoque la dégradation des graisses, ce qui entraîne la production de corps cétoniques, des substances toxiques pour l’organisme. Il entraîne aussi des effets secondaires comme la nausée, la fatigue, la chute de la pression artérielle et des anomalies du rythme cardiaque. 


8. Manger avant d’aller au lit fait engraisser

Plusieurs croient qu’ils n’auront pas le temps de dépenser les calories qu’ils ont ingérées le soir et que celles-ci s’accumuleront dans leur tissu adipeux. Mais le moment choisi pour manger ne modifie en rien l’apport calorique des aliments. Une calorie est une calorie, quelle que soit l’heure. La prise de poids dépend uniquement du nombre total de calories consommées quotidiennement. Bref, ce sont les calories superflues qui font grossir. À surveiller donc: les petites fringales d’aliments caloriques (croustilles, biscuits, chocolat) en soirée qui font grimper dangereusement le bilan calorique de la journée. 

 

9. Le café dégrise

Bien que la caféine contenue dans le café stimule – ce qui donne l’impression d’être plus éveillé et plus vigilant –, elle ne diminue pas le taux d’alcoolémie et, par conséquent, n’estompe pas les effets de l'alcool. Seul le temps peut neutraliser celui-ci dans le sang. Selon Éduc’alcool, en une heure, le corps n’élimine que l’alcool contenu dans une seule consommation (une bière, un verre de vin, un verre de spiritueux), soit environ 15 mg.

 

10. Tout le monde peut prendre de l’aspirine pour prévenir les AVC

La consommation quotidienne d’aspirine à dose minimale de 80 mg est un traitement standard en prévention secondaire, c’est-à-dire après un infarctus ou un AVC, parce qu’elle diminue de 50% le risque de faire un autre infarctus. Mais aucune étude clinique sérieuse n'a démontré à ce jour qu’il y a des bénéfices significatifs pour quelqu'un en santé de prendre de l’aspirine à titre préventif. Plus encore, il peut y avoir des risques pour les personnes éprouvant certains problèmes de santé, comme des ulcères d’estomac. Mieux vaut en discuter avec votre médecin avant de prendre de l’aspirine à long terme.

Micro-ondes, hépatite A, diurétiques, baignade, vaccins

11. Chauffer des aliments au micro-ondes dans des contenants de plastique accroît les risques de cancer

Les contenants de plastique conçus pour la cuisson au four à micro-ondes ne génèrent pas de substances nocives. En revanche, ceux qui sont destinés à d’autres fins, comme les récipients de margarine ou de yogourt, peuvent entraîner, lorsqu’ils sont chauffés au micro-ondes, la formation de dioxines, des composés cancérogènes qui pourraient s’infiltrer dans les aliments. Des expositions répétées augmenteraient le risque de cancer.


12. Le fait de loger et de manger dans un hôtel de luxe met le voyageur à l’abri de l’hépatite A

Bien que les voyageurs se rendant dans des régions rurales en pays étranger soient les plus à risque, on rapporte de nombreux cas chez des gens ayant séjourné dans des établissements touristiques de classe standard et cinq étoiles. Les employés de ces établissements sont souvent originaires de régions pauvres du pays où sévit l’infection, et les aliments sont d’origine locale, d’où le risque élevé de contamination.


13. Les diurétiques aident à maigrir

Ils font perdre de l’eau, pas de la graisse. Vous «reboirez» vite les kilos perdus.

 

14. Il faut attendre trois heures après un repas avant de se baigner

En fait, il n’y a pas de prescription de temps comme tel. Tout dépend de l’intensité de l’activité et, surtout, de ce que vous mangez. Si vous prenez un repas léger, sans alcool, attendre une heure est suffisant. Par contre, si vous ingérez un repas copieux, riche en protéines et en matières grasses, mieux vaut attendre au moins deux heures. La raison est simple. Lors de la digestion des aliments, le système digestif utilise de l’énergie et de l’oxygène transporté par le sang. Or, les muscles en ont aussi besoin pour fonctionner. Si le corps doit simultanément digérer un gros repas et nager, le système sanguin risque de ne pas suffire à la tâche. Moins de sang sera alors acheminé aux muscles, ce qui entraînera un risque de crampes et de malaises gastro-intestinaux.

 

15. Les vaccins affaiblissent le système immunitaire

Au contraire. Loin de l’affaiblir, la vaccination fortifie le système immunitaire. En fait, elle le stimule et l’amène à produire des anticorps pour lutter contre un microbe en particulier. Ainsi, la fois où il entrera en contact avec celui-ci, il sera fin prêt à se défendre.

Température, microbes, diabète, cellulaire, antibiotiques

16. Une température corporelle en bas ou en haut de 37,2°, en prise buccale, est anormale

37,2° est une moyenne. En fait, votre température peut varier entre 36° et 38° sans que vous ayez à vous inquiéter. Par contre, si vous dépassez 38°, c’est le signe que vous faites de la fièvre. Les cas de température plus basse sont quant à eux très rares.

17. La chaleur du sauna tue les microbes

Il n’en est rien, puisque l’augmentation de la température corporelle induite par un sauna n’implique pas, comme c’est le cas avec la fièvre, une augmentation de l’activité du système immunitaire. Dans un sauna, le corps sue parce qu’il a chaud, et non parce qu’il est en train de se défendre contre des microbes.

18. Les personnes diabétiques ne peuvent prendre aucun sucre

Autrefois, le régime alimentaire était très restrictif. On disait aux diabétiques d’éviter tous les sucres, mais ce n’est plus vrai. On sait aujourd’hui que la personne diabétique peut prendre des sources de sucre, mais de façon limitée et contrôlée. Règle générale, elle peut consommer l’équivalent de 9 à 12 carrés de sucre par repas. Mais attention: les glucides (sucres) se cachent dans plusieurs aliments, dont les fruits, le lait et le pain. Exemple: un fruit équivaut à trois carrés de sucre. C’est donc une question de calcul.

19. L’utilisation du cellulaire augmente le risque de cancer

Médecins et chercheurs du monde entier sont loin de s’entendre et de se prononcer clairement sur la relation entre le cancer et le téléphone cellulaire. Mais, jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir de lien entre les deux.

20. On ne peut pas prendre de l’alcool avec des antibiotiques

Vrai et faux. Avec certains antibiotiques, le métronidazole (Flagyl) entre autres, il est strictement interdit de consommer de l’alcool pendant toute la durée du traitement. Avec d’autres antibiotiques toutefois, une consommation légère et occasionnelle d’alcool est permise. Par précaution, demandez conseil à votre pharmacien lorsqu’il vous remettra le médicament.

Merci à Isabelle Huot, docteure en nutrition, à Geneviève Duperron, pharmacienne, à la Dre Dominique Hotte, omnipraticienne, ainsi qu'à la Dre Marie-Dominique Beaulieu, professeur au département de médecine familiale de l’Université de Montréal et titulaire de la chaire Dr Sadok Besrour en médecine familiale de l’Université de Montréal et du CHUM, pour leur précieuse collaboration.

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