Lecture de septembre

Lecture de septembre

Par Betty Achard

Une vie en repli

Ils ont longtemps été quatre. Une famille bancale, certes, mais une famille tout de même. Ils ne sont désormais plus que deux: Maria, la narratrice, et Tomek, son frère mystérieux et tant aimé. Zbigniew, leur père, est mort. Quant à Ewa, leur mère, ils ne savent plus rien d’elle. Ayant vécu dans trois mondes – la Pologne tant magnifiée, l’Algérie comme un heureux transit, et enfin le Canada, véritable terre d’accueil –, leur quête d’identité est des plus laborieuses. Elle-même d’origine polonaise, l’auteure sait nous parler d’exil et nous faire sentir le poids du temps qui s’étire entre l’hier des parents disparus et l’ici et maintenant des enfants en manque de repères et d’amour.

 

Julia Pawlowicz, Retour d’outre-mer, Éditions Triptyque, 170 p., 20$ 

Mémoire vive

Mémoire vive

On est en 1940, la Deuxième Guerre mondiale sévit dans les vieux pays. Rodrigue, «bûcheron en hiver, draveur au printemps, garde forestier ou homme de ferme en été» – alors qu’il aurait pu devenir avocat –, s’engage. C’est sans regret qu’il fuit son Saint-Jérôme natal. Mais c’est la peine au cœur qu’il quitte Marie-Jeanne, sa courageuse grande sœur qu’il aime comme une mère. Les deux complices vont entretenir une correspondance soutenue, au gré des déplacements de l’armée et des péripéties de toutes sortes qu’ils vivront chacun de son côté.

 

Un roman fort, émouvant, qui met en évidence l’impact que peut avoir un conflit armé sur une société. Car «il n’y a pas que les morts à regretter dans une guerre. Il y a aussi la vie que les vivants pourraient avoir et qu’ils n’ont pas à cause d’elle».

 

Ginette Durand-Brault, Écris-moi, Marie-Jeanne, Éditions Druide, 448 p., 26,95$ 

Au pied du mur

Au pied du mur

« Ne jamais se plaindre, ne rien laisser filtrer, retenir l’émotion jusqu’à la fracture…»: voilà à quoi s’efforcent de parvenir les trois protagonistes de ce roman choral pris dans l’étau d’une culpabilité trop longtemps avalée, et qui les étouffe. Marielle est traitée avec mépris, tant par ses élèves que par son mari. Millie, la Petite, est marquée au fer rouge par un drame qui la poursuit sans trêve. Quant à Monsieur Mike, son existence s’en est allée à vau-l’eau. C’est alors qu’intervient Jean, le faiseur de miracles, celui qui récupère les éclopés de la vie. Mais croit-on vraiment aux miracles?

 

Ces personnages vont vous émouvoir et trouveront une place dans votre mémoire, tout comme ceux de Big (1997), de la même auteure.

 

Valérie Tong Cuong, L’Atelier des miracles, Éditions Jean-Claude Lattès, 270p., 24,95$ 

Souvenez-vous

Souvenez-vous

On aime redécouvrir des paysages aimés, réentendre des musiques émouvantes: ainsi en va-t-il de ces poèmes. Un par soir, et votre été sera comblé.

Avec tant de lenteur, viendrait le crépuscule,

Qu’on croirait entrevoir l’infini qui recule…

Éva Senécal (1929)


Les cent plus beaux poèmes québécois, anthologie, par Pierre Graveline, Biblio Fides, 232p., 11,95$ 

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