Ce qu’il reste de nous

Ce qu’il reste de nous

Par Aline Pinxteren

Crédit photo: Laurence Labat; maquillage-coiffure: Sylvy Plourde.

Sur un coin du bureau de Josée Anne, une pile de torchons et de serviettes colorés aux motifs savamment travaillés. Tissés main, par elle-même: notre jeune coordonnatrice aux ventes y consacre une bonne partie de son temps libre. Comment une Montréalaise d’à peine 28 ans réussit-elle à manier aussi bien le métier à tisser, un outil que pratiquement plus personne ne maîtrise de nos jours? C’est sa mère, électricienne aujourd’hui retraitée, qui lui en a enseigné tous les secrets depuis l’âge de 3 ans et continue à partager avec elle cette passion. Je n’en suis pas encore revenue, moi qui sais à peine coudre un bouton!

Toujours une question de transmission… Qu’ai-je appris à mes enfants, alors que je ne sais justement rien faire de mes deux mains? Des valeurs, des principes, mais que leur laisser de tangible qui ne se résume pas à des REER, des pierres ou des sous? Une connaissance écrivait récemment sur Facebook que, depuis le décès de son conjoint à seulement 40 ans, elle avait décidé d’emmener ses fils visiter le monde, de leur faire vivre des expériences uniques et de savourer ces instants plutôt que de se projeter dans un futur qu’on n’est jamais sûr de vivre. Profiter du présent, à chaque bon moment, en mémoire de ceux qui ne sont plus, c’est ce qu’elle a choisi de transmettre à ses jeunes garçons, pour qui la mort, très tôt, n’a plus été un concept abstrait.

Un prof de 1re secondaire du Nouveau-Mexique, Gino Peres, a aussi fait passer le message à ses élèves dès la rentrée: il leur a proposé de fabriquer des urnes en bois ornées de symboles militaires pour tous les anciens combattants pauvres ou sans-abri décédés dont les cendres, n’étant réclamées par personne à la morgue, finissaient dans une simple boîte en carton payée par l’État. Sa classe a réalisé que ces soldats, qui avaient combattu pour leur pays, méritaient des funérailles plus dignes de leur sacrifice. Et appris au passage que pas moins de 40 000 vétérans dorment chaque nuit dans la rue aux États-Unis. Extrêmement mobilisés, les jeunes ont conçu des boîtes bien plus belles que ne l’espérait l’enseignant.

Que ce soit par un métier à tisser, des urnes sculptées, de beaux souvenirs ou des comportements modélisants, on a tous quelque chose à transmettre, quelque chose à donner, quelque chose à laisser. Une façon de compter dans la vie de quelqu'un, et de montrer que chaque vie compte. Notre vraie richesse.

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