J’élimine la pollution émotionnelle

J’élimine la pollution émotionnelle

Par Ève Martel

Crédit photo: Chaney Zimmerman via Unsplash

Comme une usine qui libère ses déchets dans un cours d’eau, les pollueurs émotifs troublent nos pensées et empoisonnent nos journées. Filtrons-les!

Si les gens qui jettent leurs détritus par terre n’ont pas de respect pour la nature, il en va de même pour ceux qui polluent nos vies avec leur énergie négative ou leur manie de rendre l’ambiance toxique. Ce collègue qui nous parle continuellement de ses accrochages avec un client exigeant sans jamais chercher de solution pour corriger la situation. Ce proche qui voit toujours le mauvais côté des choses. Ces commentaires désobligeants qu’on lit sous une publication Facebook. Les mots deviennent lourds et se transforment en une sensation négative qui éteint le soleil de notre journée.

Il nous arrive à tous de commencer la matinée de bonne humeur et pleins d’énergie. Puis, soudain, notre état d'esprit change sans raison apparente. C’est la faute à la pollution émotive, qui nous a ôté toute motivation et rendu maussade. J’ai réalisé un jour que je laissais trop mon entourage influencer mon humeur. Mon état d’esprit était affecté par des situations qui ne me concernaient souvent même pas! J’ai appris à utiliser mes filtres. Voici les plus utiles à mon avis.

Doser la compassion

Il faut faire la différence entre avoir de l’empathie pour l’autre et endosser sa charge émotive. Notre bon cœur nous joue parfois des tours… À force de le soutenir, on finit par s’approprier ses malheurs. Pour marquer une certaine séparation, on peut lui offrir une oreille attentive sans pour autant être obligé de le «réparer». À la fin d’une conversation lourde ou négative, prenons cinq minutes pour réviser l’échange dans notre tête les yeux fermés. En ouvrant les yeux, on passe à autre chose. Comme terminer une lecture. 

Ignorer les narcissiques

Portés par le sens du drame, ils aiment être le centre de l’attention ou créer du stress inutilement. Pour ne pas se laisser entraîner dans leurs histoires, on ne leur donne pas la satisfaction d’une dispute, on leur oppose plutôt une belle indifférence. Par exemple, si la voisine critique notre façon de cultiver nos rosiers, on n’a qu’à lui répondre qu’on comprend ce qu’elle nous reproche, sans pour autant nous défendre ni aller plus loin. À court de munitions, elle n’aura pas d’autre choix que de nous laisser tranquille.

Se rappeler qui on est

Ça nous est arrivé à tous d’adapter notre langage dans le but de faire sentir à l’autre qu’il était compris. Il s’agit là d’un mécanisme de défense bien humain. Cependant, cela peut devenir déstabilisant et nous faire perdre nos repères. Lors de nos échanges avec un pollueur émotif, mieux vaut rester fidèle à nous-même et à nos valeurs et non selon ce que l’autre veut entendre. Rester soi-même, ça veut dire quoi? C’est garder votre voix et vos mots. C’est refuser de vous taire et de réfuter avec vos arguments quand les discours reçus vont à l’encontre de ce en quoi vous croyez. Certes, il est parfois plus facile d’acquiescer en silence. Et c’est parfois le bon choix. Par exemple, si un chauffeur de taxi a des propos sexistes pendant la course, ce n’est pas un effacement de soi de l’ignorer jusqu’à ce que vous soyez arrivé à bon port. Mais dans les situations en lien avec vos proches et vos collègues, vous gagnerez toujours à vous faire entendre. 

En espérant que ces filtres anti-pollution nous aideront à garder un écosystème mental sain et fertile!

Pour assainir mon quotidien:

• Je fais preuve d’écoute sans prendre le poids des propos de l’autre sur mes épaules

• Je ne laisse pas les personnes narcissiques me troubler pour le simple plaisir

• Je respecte ma propre identité

Je fais mon budget beauté

Entre nous

Le billet de Linda Priestley, Rédactrice en chef

L’apologie de l’entraide

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