Ménopause: 5 symptômes à reconnaître

Ménopause: 5 symptômes à reconnaître

Par Jacqueline Simoneau

Crédit photo: iStock

Elle ne provoque pas que des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes. La ménopause peut aussi faire surgir d’autres symptômes insoupçonnés. Quand notre santé nous joue des tours, est-ce la faute de la ménopause? 

La diminution des hormones provoque en général une variété de symptômes plus ou moins incommodants, dont certains passent souvent sous le radar. «Les hormones féminines influencent non seulement le système reproducteur, mais aussi le fonctionnement de tout l’organisme, du cerveau jusqu’aux os, en passant par l’humeur, souligne la Dre Sylvie Demers, médecin de famille, biologiste et docteure en médecine expérimentale. L’étendue des manifestations fait en sorte que les femmes n’établissent pas forcément de lien entre la ménopause et certains de leurs symptômes, surtout si ceux-ci peuvent être associés à d’autres problèmes. Pour compliquer les choses, certains professionnels de la santé connaissent mal les fonctions et l’impact des hormones sur la santé et l’humeur, ce qui peut entraîner des erreurs de diagnostic et de traitement.»

En présence de malaises inexpliqués pendant la ménopause, un bilan de santé et un bilan hormonal s’imposent pour exclure les problèmes médicaux. «Les hormones ne sont pas responsables de tous les maux qui surviennent durant la ménopause, admet la Dre Demers. Mais si un déséquilibre hormonal est en cause, l’hormonothérapie peut alléger les symptômes, voire les éliminer, et améliorer grandement la qualité de vie.» Encore faut-il en reconnaître les signes. En voici cinq à ne pas négliger.  


1) Troubles du sommeil 

Entre 25 % et 35 % des femmes souffrent d’insomnie à la ménopause. «Elles s’endorment sans difficulté, mais se réveillent fréquemment durant la nuit et ont du mal à se rendormir, précise l’obstétricienne-gynécologue Chantal Dubois. C’est pourquoi elles se plaignent aussi d’épuisement et de fatigue.» La faute revient au débalancement de la progestérone et des œstrogènes. «La progestérone a des propriétés calmantes, tandis que les œstrogènes augmentent notamment la production naturelle de mélatonine, aussi appelée hormone du sommeil», explique la Dre Sylvie Demers. Un rééquilibrage hormonal permet de vivre des nuits plus réparatrices. D’autres gestes bénéfiques: faire de l’exercice, suivre une thérapie cognitivocomportementale et adopter de bonnes habitudes de sommeil, comme se coucher tous les soirs et se lever tous les matins à la même heure, ou encore éviter les siestes durant l’après-midi.

 

2) Problèmes d’humeur et de mémoire

À la ménopause, les fluctuations imprévisibles et la chute draconienne des hormones créent souvent une détresse émotionnelle. On devient parfois agressive, irritable, anxieuse, hyperémotive, déprimée... bref, on ne se reconnaît plus! On se plaint aussi de troubles de mémoire et de concentration. Quels en sont les coupables? Les œstrogènes. «Ils jouent un rôle majeur dans le fonctionnement des neurohormones et des neurotransmetteurs, dont la sérotonine, qui agit sur le bien-être et sur l’humeur, explique la Dre Sylvie Demers. La progestérone influe elle aussi sur le tempérament, notamment en raison de ses propriétés apaisantes et anxiolytiques.» Par ailleurs, «des études ont démontré l’impact positif des œstrogènes sur les performances cognitives. Une hormonothérapie de remplacement permet souvent d’éviter les antidépresseurs et autres psychotropes.» En complément à ce traitement: un mode de vie sain, une bonne gestion du stress et de l’exercice physique. «L’exercice augmente la production d’endorphines, nos opioïdes naturels, souligne la Dre Chantal Dubois. Grâce à leur effet calmant, elles améliorent l’humeur, la concentration et la qualité du sommeil.» 


3) Atrophie vaginale

Selon certaines études, environ 50 % des femmes souffrent d’atrophie vaginale due à la baisse d’œstrogènes lors de la ménopause. La paroi vaginale s’amincit, s’assèche et perd de son élasticité. Les organes génitaux se rétractent. Le taux de glycogène, un glucide complexe qui alimente les bonnes bactéries utiles pour lutter contre les infections vaginales, est lui aussi à la baisse. Ces grands changements peuvent provoquer des inconforts, des brûlements, des démangeaisons et des douleurs – voire des déchirements et des saignements – lors des relations sexuelles. Forcément, cela affecte le désir. «Le problème est fréquent, mais mal connu, constate la Dre Chantal Dubois. Souvent, les femmes me consultent en croyant souffrir d’une vaginite. En l’absence d’autres symptômes liés à la ménopause, la prise d’œstrogènes par voie vaginale – sous forme de crème, de comprimés ou d’anneau vaginal – est alors recommandée. En présence d’autres symptômes, on prescrit une hormonothérapie ou, dans certains cas, une combinaison des deux.»

 

4) Problèmes urinaires 

La carence en œstrogènes a aussi des répercussions sur les muqueuses de la vessie et de l’urètre. «Lorsque le taux d’œstrogènes baisse, la production de collagène chute aussi, ce qui affecte la qualité des tissus et des sphincters urinaires, explique la Dre Sylvie Demers. Et parce que la progestérone exerce un effet relaxant sur le plan musculaire, une diminution de cette hormone rend la vessie plus spastique.» Parmi les conséquences: une vessie hyperactive, une cystite interstitielle et de l’incontinence. Un sondage mené par l’Université de Darmouth aux États-Unis a d’ailleurs révélé que 43 % des femmes ménopausées subissent des fuites urinaires. D’autres facteurs peuvent néanmoins contribuer aux problèmes urinaires, dont le nombre de grossesses et d’accouchements, ajoute la Dre Chantal Dubois. Des tests ciblés permettront d’établir le bon diagnostic et le traitement approprié. Dans tous les cas, la Dre Dubois recommande de faire des exercices de Kegel pour renforcer nos muscles affaiblis du périnée et du plancher pelvien. 


5) Douleurs musculaires et articulaires 

Bursite, tendinite, capsulite, fibromyalgie… Si leur apparition coïncide avec la ménopause, il pourrait y avoir un lien. «Plusieurs femmes souffrent de douleurs musculaires et articulaires, mais on les associe rarement à une déficience hormonale, déclare la Dre Demers. Or, on sait que les œstrogènes et la progestérone agissent sur les articulations et les muscles. Lorsque ces hormones baissent radicalement, on remarque une diminution de la lubrification, de l’élasticité, de la souplesse, ainsi qu’une augmentation de l’état inflammatoire. Les femmes se plaignent également d’avoir mal aux os.» Dans ce cas, le remplacement hormonal peut aider à réduire la douleur, voire à l’éliminer.

 

D’autres symptômes fréquents et sous-estimés 

Perte de densité osseuse Les os s’affaiblissent et se fragilisent, entraînant une hausse du risque de fracture.

Baisse du taux d’œstrogènes Elle augmente le risque de diabète de type 2, d’athérosclérose et d’hypertension, en plus d’affecter le système digestif (constipation, ballonnements, etc.).

Assèchement et amincissement de la peau Celle-ci perd du tonus et devient plus vulnérable aux agressions.

Réduction de la masse musculaire et chute des œstrogènes Cette double action ralentit le métabolisme de base. Des changements dans notre alimentation et notre activité physique deviennent alors nécessaires pour éviter la prise de poids. 

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