Bilan de santé: 9 tests qui peuvent vous sauver

Bilan de santé: 9 tests qui peuvent vous sauver

Par Jacqueline Simoneau

Crédit photo: iStockphoto.com

Test de glycémie 

Pourquoi? 

Pour détecter le diabète de type 2. Cette maladie est responsable de 40% des insuffisances rénales et de 50% des amputations d’origine non traumatique. Elle est également la première cause de cécité chez les adultes de moins de 65 ans. Et plus de 70% des diabétiques mourront d’une maladie cardiovasculaire. La glycémie à jeun se mesure avec une prise de sang. À moins de 6,0 mmol/L, elle est normale. À 7 mmol/L, le diagnostic de diabète est posé. Des tests supplémentaires – comme une hyperglycémie provoquée par voie orale de plus de 11,1 mmol/L ou une hémoglobine A1C d’une valeur de 6,5% ou plus – serviront à confirmer le diagnostic. Entre 6,1 et 6,9, il s’agit d’un stade prédiabétique. 

Quand? 

L’Association canadienne du diabète recommande un test de dépistage tous les 3 ans chez les plus de 40 ans sans facteur de risque (maladie cardiaque, obésité, antécédents familiaux de diabète, hypertension, etc.) si la première glycémie se révèle normale. 

Bilan lipidique 

Pourquoi? 

Pour vérifier le taux de cholestérol. Au moins 40% des adultes affichent une cholestérolémie trop élevée. Or, un taux élevé représente un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires, la deuxième cause de mortalité au Canada. 

Le test: une simple prise de sang à jeun. Pour ne pas fausser les résultats, il est suggéré de ne pas consommer d’alcool dans les 48 heures précédant le test. Celui-ci mesure les différents gras dans le sang, dont le niveau de LDL, dit «mauvais» cholestérol. Il ne devrait pas dépasser 3,5 mmol/L. Mais après un infarctus ou chez une personne très à risque, il devrait se situer plutôt sous la barre des 2 mmol/L.

À retenir: actuellement, les médecins ne se fient plus uniquement à ces normes pour prescrire ou non une médication. Ils évaluent également le risque – faible, modéré ou élevé – de chaque individu de souffrir d’un trouble cardiovasculaire dans les 10 prochaines années, et ce, selon différents critères comme l’âge, la pression artérielle, le tabagisme, les antécédents personnels et familiaux d’hypercholestérolémie ou de maladies cardiovasculaires précoces et l’obésité. Le taux de triglycérides est mesuré en même temps que le cholestérol. Il ne s’agit pas de cholestérol comme tel, mais d’un autre type de lipides provenant le plus souvent d’une consommation excessive d’alcool ou de sucre. Un taux supérieur à 2,3 mmol/L augmente le risque de problèmes pancréatiques et de diabète. 

Quand? 

Selon la Société canadienne de cardiologie, un bilan lipidique devrait être effectué tous les 3 ans chez les hommes de 40 à 75 ans et chez les femmes de 50 à 75 ans. Toutefois, les gens ayant une maladie cardiovasculaire connue ou des facteurs de risque élevés devraient effectuer ce bilan annuellement, et les diabétiques tous les 1 à 3 ans. 

Test de dépistage du cancer colorectal et mammographie

Test de dépistage du cancer colorectal

Pourquoi?

Pour dépister précocement le cancer colorectal, la deuxième cause de mortalité par cancer. Ce cancer se développe généralement lentement, mais quand les premiers symptômes apparaissent, la maladie est déjà avancée. D’où l’importance du dépistage. Pour ce faire, il existe trois méthodes. La première est la recherche de sang dans les selles. Il suffit de recueillir un échantillon de selles. La seconde est la rectosigmoïdoscopie. Le médecin introduit par le rectum un mince tube muni d’une caméra afin de visualiser le rectum et le sigmoïde (dernière partie du côlon). La majorité des cancers y sont nichés. La troisième méthode, c’est la coloscopie. Elle permet l’examen de tout le côlon à l’aide d’une minicaméra. 

Quand? 

L’Association canadienne de gastroentérologie recommande une recherche de sang dans les selles tous les 2 ans pour les personnes de 50 à 75 ans qui ne présentent pas de facteurs de risque (âge, antécédents familiaux, présence de polypes sur la paroi interne du côlon ou du rectum, maladies inflammatoires de l’intestin, obésité, tabagisme, sédentarité, alcool). La coloscopie et la rectosigmoïdoscopie ne sont pas indiquées pour le dépistage de première ligne, sauf si le résultat du sang dans les selles est positif ou si les facteurs de risque sont importants. En présence de polypes ou d’histoire familiale de cancer colorectal, la sigmoïdoscopie est généralement recommandée tous les 5 ans et la coloscopie tous les 10 ans. Un polype n’est pas une tumeur cancéreuse, mais il pourrait être une «prétumeur» et prédisposer au cancer. 

Mammographie 

Pourquoi? 

Pour découvrir le cancer du sein avant même que l’on puisse palper une masse. C’est le cancer le plus répandu chez la femme. La mammographie se fait par radiographie. On omprime brièvement le sein entre deux plaques afin d’obtenir les meilleurs clichés possible. 

Quand? 

Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein conseille la mammographie de dépistage tous les 2 ans aux femmes de 50 à 69 ans, à moins que l’on présente un risque. En cas de lésions suspectes apparues à la mammographie, le médecin complétera l’examen avec une échographie et, au besoin, une biopsie. Pour les plus de 70 ans, la mammographie de dépistage est offerte seulement si le médecin la juge pertinente. 

Test Pap, test de dépistage du cancer de la prostate et ostéodensitométrie

Test Pap 

Pourquoi? 

Pour dépister rapidement un cancer du col de l’utérus ou la présence de cellules précancéreuses. Les cellules sont prélevées à l’intérieur du col par frottis à l’aide d’une minibrosse, puis analysées en laboratoire. 

Quand? 

Tous les 2 à 3 ans jusqu’à 69 ans si les résultats sont normaux. Après 69 ans, le test n’est plus requis si les trois derniers examens étaient négatifs. 

Test de dépistage du cancer de la prostate 

Pourquoi? 

Pour découvrir précocement le cancer de la prostate, le cancer le plus fréquent chez l’homme. Près d’un Canadien sur sept en souffrira au cours de sa vie. On dénombre plus de 25 000 nouveaux cas de cancer de la prostate et 4 000 décès par année, au Canada. La bonne nouvelle : ce cancer progresse habituellement lentement et, détecté tôt, il peut souvent être guéri ou traité avec succès. Le dépistage se fait à l’aide d’une prise de sang pour découvrir l’antigène prostatique spécifique (APS) – une protéine souvent associée au cancer de la prostate –, combinée à un toucher rectal afin de détecter toute masse, irrégularité ou variation de taille. Si les résultats montrent des anomalies, le médecin proposera d’autres tests avant de confirmer le diagnostic. 

Quand? 

Les examens ne sont pas offerts de façon routinière à tous les hommes. Ils se font plutôt sur une base individuelle chez ceux de 55 à 70 ans, après consultation avec le médecin. Seuls les plus à risque, en raison de leurs antécédents familiaux de cancer de la prostate ou de leur origine afro-américaine, sont soumis à des tests réguliers. On ne les recommande pas après 70 ans. 

Ostéodensitométrie 

Pourquoi? 

Pour identifier l’ostéoporose et prévenir ainsi les fractures. Chez les plus de 50 ans, l’ostéoporose est, en effet, responsable de plus de 80% des fractures, dont celle de la hanche qui entraîne souvent une perte d’autonomie importante. La perte de masse osseuse est asymptomatique. L’ostéodensitométrie est une radiographie des hanches et de la colonne lombaire (bas du dos) qui permet de mesurer la densité minérale osseuse. 

Quand? 

La Société canadienne d’ostéoporose recommande de faire évaluer ses facteurs de risque d’ostéoporose (ménopause précoce, fracture de fragilisation, antécédents familiaux de fractures ostéoporotiques, prise de corticostéroïdes, tabagisme, hyperthyroïdie, etc.) par son médecin à partir de 50 ans. Il prescrira une ostéodensitométrie en cas de risques élevés. Dans le cas contraire, on conseille une ostéodensitométrie à partir de 65 ans tous les 2 à 3 ans. 

Échographie abdominale et examen de la peau

Échographie abdominale

Pourquoi? 

Pour dépister l’anévrisme de l’aorte abdominale avant qu’il devienne volumineux et se rompe. L’aorte est, en fait, la plus grosse artère du corps. Elle part du coeur et se dirige vers l’abdomen. Or, il arrive qu’un segment de l’aorte se dilate et forme un anévrisme. Celui-ci est asymptomatique. Le problème : sa rupture peut entraîner le décès très rapidement. Le dépistage se fait à l’aide d’une échographie. 

Quand? 

On recommande vivement à tous les hommes de 65 à 75 ans, ainsi qu'à ceux de moins de 65 ans ayant une histoire familiale positive ou des facteurs de risque élevés, de subir au moins un test de dépistage dans leur vie. On le conseille également aux femmes de plus de 65 ans ayant des antécédents personnels ou familiaux de maladies cardiovasculaires. 

Examen de la peau 

Pourquoi? 

Pour identifier rapidement les modifications des grains de beauté (couleur, forme, taille, texture) et les nouvelles excroissances afin de prévenir le cancer de la peau. 

Quand? 

On procède à un autoexamen de la peau 2 à 3 fois par an. En prime, un examen fait par le médecin une fois par année pour les individus à risque, comme les blonds et les roux, les adeptes du bronzage, ceux qui pratiquent fréquemment des activités de plein air ou qui travaillent à l’extérieur, les immunosupprimés, ceux qui affichent de nombreux grains de beauté et ceux qui ont des antécédents personnels ou familiaux positifs de cancer de la peau. 

Merci à la Dre Isabelle Hébert, médecin de famille à l’hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, ainsi qu’à la Direction de santé publique de Montréal et au Collège des médecins du Québec (L’évaluation médicale périodique 2013) pour leur collaboration.

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