Le mariage après 50 ans

Le mariage après 50 ans

Par Frédérique Laliberté

Crédit photo: iStockphoto.com

Le mariage n’est pas une fin en soi


Une enquête de Statistique Canada réalisée en 2007 révèle que les personnes mariées sont minoritaires pour la première fois dans l’histoire du pays. De plus, le Québec est le champion du monde de l’union libre. Pourtant, certaines personnes disent encore «Oui, je le veux!» Pourquoi?

Dans son essai sur le mariage intitulé Oui je le veux! Le mariage d’amour, une affaire de raisons (Éditions Stanké), Olivia Lévy note que, bien que l’on se marie trois fois moins aujourd’hui qu’en 1972, la propension à vivre en union libre diminue avec l’âge. Selon Statistique Canada, les moins de 25 ans vivent à 80% en union libre. Le pourcentage passe sous les 50% chez les 35-39 ans, alors qu’il n’atteint que 11% chez les 65-69 ans.

Russell Calvert, psychologue, conseiller conjugal et auteur du livre La Satisfaction sans compromis, souligne que le mariage répond à des intérêts. «Le mariage n’est pas une fin en soi mais un moyen d’atteindre un but, qu’il soit de nature financière, sécuritaire, spirituelle, etc.» En outre, l’union de deux personnes répond à un besoin et à une volonté de vieillir avec quelqu’un à ses côtés.

Hélène a dit oui pour la première fois à 65 ans en août 2003, en s’unissant à André qui, lui, se mariait en secondes noces après le deuil de sa femme. «Je voyais l’importance que cela avait pour André et je ne voulais surtout pas le perdre!» Le mariage a eu lieu dans leur nouvelle maison, trois mois après qu’ils eurent emménagé. La cérémonie civile, célébrée par le frère d’Hélène, notaire, a ému la trentaine d’invités présents. «Ça a été un grand jour. Se marier pour la première fois à 65 ans est une décision importante!», s’exclame-t-elle.

Les motivations qui poussent au mariage

Les motivations qui poussent au mariage


Aux dires d’Hélène, l’officialisation de l’union était incontournable pour son époux, un homme ayant vécu marié toute sa vie d’adulte. Certes, tous deux appartiennent à une génération qui a connu l’importance du mariage. Toutefois, bien qu’elle ait eu des amoureux dans sa vie, la sexagénaire n’avait jamais ressenti l’urgence de se marier. Puis, lorsque André lui a fait la grande demande, elle y a vu une immense marque de confiance. «Je vois maintenant le mariage comme une union stable, qui suit les règles de la société.»

 Les gens dans la cinquantaine ont été témoins d’une considérable évolution en ce qui concerne le mariage. «Les transformations que l’on a connues au sein de l’Église, le mouvement Peace and Love, la Révolution tranquille… tous ces courants ont remis les valeurs des hommes et des femmes en question et de nouvelles philosophies ont émergé», poursuit Russell Calvert.

Le psychologue ajoute que plus on avance en âge, plus le sens de la vie prend de signification. Les motivations qui poussent au mariage sont plus profondes. On souhaite donner une dimension plus spirituelle à son union, une quête de sens.

L’expert croit au mariage dans une perspective d’amour romantique alors que deux âmes se complètent et se réalisent progressivement. «Dans un couple, il y a Je, il y a Tu. Le mariage réel, c’est la création d’un Nous entre les deux.» C’est ainsi aussi que Robert voyait les choses lorsqu’il s’est uni à Donna en 2007, alors qu’ils étaient respectivement âgés de 58 et 57 ans. «Jamais personne ne décide pour l’autre: le mariage est un partage. Je dois même parfois la gronder lorsque, par exemple, elle dit qu’elle va s’allonger dans son lit. C’est notre lit!», rigole-t-il.

Le mariage et les réalités légales

Le mariage et les réalités légales


Tous deux provenant de religions différentes (elle est juive, lui catholique), Donna et Robert ne se sont pas unis à cause d’une quelconque obligation relative à ces différences culturelles. «Jamais nous n’avons ressenti de pression sociale ou de tension dans nos familles», soutient Robert.

«C’était notre second mariage à tous les deux, enchaîne Donna. Nous vivions ensemble depuis 13 ans et nous nous aimions profondément. Si nous avons finalement décidé de nous marier, c’est parce que je ne voulais pas l’appeler mon conjoint ou mon chum: Robert, depuis toujours, est mon mari! Plus sérieusement, je tenais à rendre les choses officielles devant la loi pour plus de sécurité.»

Car, outre l’amour, certaines lois entourent le mariage et, bien que moins romantique, l’aspect légal est tout de même important! Qu’il s’agisse d’une union civile ou religieuse, chacun des conjoints est soumis au partage du patrimoine familial. Et personne n’y échappe puisque le Code civil du Québec interdit à quiconque de renoncer à ce partage.

Il faut également considérer les contrats matrimoniaux, la rédaction d’un mandat en cas d’inaptitude et celle d’un testament car si le mariage implique des enfants d’unions précédentes, ces derniers sont autant héritiers légaux que celui ou celle avec qui l’on s’unit devant la loi.

Pour connaître de quoi se compose le patrimoine familial et pour en savoir plus sur les aspects légaux qui touchent le mariage, visitez le www.educaloi.qc.ca

Le mariage, bon pour la santé!

Le mariage, bon pour la santé!


Dans un article publié dans l’University Chicago Magazine en 2003, la sociologue Linda Waite rapporte que, comme faire de l’exercice et bien manger, le mariage est un moyen de vivre mieux et plus longtemps. Il améliorerait la santé physique et mentale, contribuerait à la stabilité financière et serait bénéfique pour la vie sexuelle et le bienêtre des enfants du couple.

Parmi les nombreux documents consultés par la spécialiste, elle cite une étude de 1990 qui démontre que les femmes non mariées avaient un taux de mortalité 50% plus élevé que celui des femmes mariées. Ce taux passait à 250% pour les hommes non mariés. «Cette différence s’explique par le fait que les hommes célibataires sont plus enclins à adopter un style de vie inadéquat (mauvaise alimentation, cigarette, conduite dangereuse, etc.) que les hommes mariés», explique Linda Waite.

On pourrait croire que le simple fait de vivre en couple aurait des bénéfices sur la santé, mais les travaux de la sociologue démontrent que le bien-être n’est pas le même lorsqu’on est marié. Selon ses propres recherches réalisées auprès de quinquagénaires et de sexagénaires, elle note que «les personnes vivant seules, avec des enfants ou avec d’autres, ont décrit leur santé émotionnelle d’une façon plus négative que les gens mariés». De plus, celles qui divorcent ou qui sont veuves retrouvent bon nombre des avantages du mariage si elles se remarient, alors que la cohabitation fournit une partie des bénéfices émotionnels du mariage, mais pour une durée plus courte.

Se passer l’anneau au doigt n’est donc peut-être pas une façon de se mettre la corde au cou, mais plutôt une manière d’avancer en âge dans la sérénité et la joie!

Mon enfant se marie: quel est mon rôle

Mon enfant se marie: quel est mon rôle?


Organisatrice de mariages, Suzanne Laplante vient de publier une bible de plus de 400 pages (Mariage, du rêve à la réalité, Éditions Darnley) qui rend compte de tout ce qu’il faut savoir pour organiser le mariage parfait. Nous lui avons demandé quel rôle la mère de la mariée et la mère du marié devraient jouer.

«L’époque où la mère de la mariée devait tout organiser est révolue! L’important, c’est d’accompagner sa fille pendant les préparatifs et d’agir comme conseillère. Elle doit garder en tête qu’il ne s’agit pas de son mariage…

L’attitude est la même pour la mère du marié: faire preuve de diplomatie, offrir son appui à son fils, sans toutefois imposer ses idées, et s’assurer que sa belle-fille se sente bienvenue dans sa nouvelle famille.»

L’experte précise que, pendant l’organisation d’un mariage, le sujet le plus controversé est la répartition de la liste d’invités. «Les parents ont tendance à vouloir inviter tous les membres de leur famille respective. Un mariage engendre des coûts considérables et 45% du budget total est attribué au coût du repas (service et boissons inclus). Il faut donc savoir faire des compromis et respecter les choix des mariés.» ?

Témoignage: se marier dans la robe de maman

Se marier dans la robe de maman

 

«Depuis mon enfance, elle dormait dans une grosse boîte de carton, enroulée dans un papier de soie bleu pervenche. Tout y était: le voile, la boutonnière du marié, les rubans du bouquet. Et la robe. Celle que ma mère a portée à son mariage, le 30 octobre 1954.

Depuis toujours, je savais que lorsque j’allais dire «Oui, je le veux», j’allais la porter aussi. Mais il fallait la moderniser. J’ai donc remis le précieux vêtement aux designers du département des créations sur mesure de la griffe Harricana par Mariouche.

Le processus s’est échelonné sur cinq mois. Après une première consultation gratuite afin d’explorer ensemble les possibilités, le processus de création s’est enclenché: rencontres pour déterminer mes goûts, mes envies, mes besoins, proposition de différents croquis et choix final du modèle. Grâce aux doigts de fée de la couturière et de la designer, la robe, telle que je l’avais imaginée, a pris forme.

Le 30 octobre 2010, 56 ans jour pour jour après le mariage de mes parents, j’ai uni ma destinée à l’homme de ma vie vêtue d’une robe noyée dans les souvenirs immortels de l’union de mes parents, tous deux décédés aujourd’hui. La transformation de la robe de ma mère a été le plus beau cadeau de mariage que je me suis offert!» Pour plus d’information: Harricana par Mariouche à Montréal, tél. : 514 287-6517, à Québec, 418 204-5340. www.harricana.qc.ca

Mise à jour: mai 2011


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