Super-Âgés

Super-Âgés

Par Aline Pinxteren

Crédit photo: Laurence Labat; maquillage-coiffure: Sylvy Plourde.

En vrai, c’est encore plus impressionnant: arrivée à 9 h du matin au studio, Doris est restée la même jusqu’à la fin de la journée, enchaînant essayages, maquillage, prise de photos, tournage de vidéo et entrevue tout en jasant et en riant avec l’équipe et sa formidable fille.

Le hasard fait qu’à cette première page répond comme un écho la dernière de ce numéro, où se confie Lorette, 93 ans, une énergie folle elle aussi. Sortie de la solitude par Les Petits Frères, elle se démène désormais pour l’association comme bénévole, aidant sans cesse d’autres esseulés. Notre rubrique Inspiration aura rarement porté aussi bien son nom!

Avec l’allongement de la durée de vie, nous passerons probablement bientôt un tiers de notre vie comme «aînés», ce terme officiel utilisé pour les 65 ans et plus. D’où cette présence de plus en plus grande dans notre société des «super-âgés», des aînés allumés pour qui il est hors de question de passer une aussi grande partie de son existence en ne s’autorisant que des rêves et un horizon limités.

Dans une interview, Irene, 84 ans, sportive qui a décroché le titre de femme la plus rapide du monde dans sa catégorie et s’entraîne tous les jours, avait cette phrase: «Un lâcheur ne gagne jamais, un gagnant ne lâche jamais. Moi, j’ai décidé d’être une gagnante!»

En presque trois ans au Bel Âge, j’en ai rencontré tellement, des lecteurs avec cette attitude positive et des projets plein la tête! Étudier, aider, profiter, rire, voyager… Bientôt, le «tant qu’on est en santé» pourrait même disparaître. Près de 300 chercheurs s’activent en effet à mettre au point un médicament qui annulerait le rôle du vieillissement cellulaire dans l’apparition de certaines maladies (dont les troubles cognitifs et le cancer). Pas des apprentis sorciers pour autant: ils ne promettent pas de vivre plus longtemps, mais de rester en pleine forme mentale et physique une dizaine d’années de plus sur le temps qui nous est imparti.

Irma, une grand-mère italienne de 93 ans qui vient de s’envoler au Kenya pour faire du bénévolat dans un orphelinat, n’a pas attendu qu’on puisse le lui prescrire. Le commentaire admiratif de sa petite-fille Elisa: «Nous devrions tous garder un soupçon d’inconscience pour vivre et non survivre.» Avec le printemps, c’est le parfait moment!

Dans ce numéro, vous trouverez des articles autour de notre grande campagne On sort-tu?, que nous lançons pour aider les personnes isolées. Si vous voulez participer à une activité organisée dans votre région le samedi 12 mai, vous pourrez les repérer sur la carte interactive du site onsorttu.ca (elles seront annoncées au complet début mai). On vous attend nombreux aussi, avec vos amis, enfants et petits-enfants, à notre grand rassemblement de Montréal, au Complexe Desjardins. Plusieurs personnalités seront présentes, dont, bien sûr, Marie-Claude Barrette et sa maman. Animations pour tous les âges et tous les goûts au rendez-vous!

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