Jamais trop tard

Jamais trop tard

Par Aline Pinxteren, rédactrice en chef

Crédit photo: Laurence Labat; maquillage-coiffure: Sylvy Plourde.

L’année a beau commencer officiellement le 1er janvier, la fin août voit poindre tout autant sinon plus de doutes, de réorientations et de nouvelles résolutions en nous. Avant l’entrée dans l’hiver, qu’avons-nous le goût de faire? Quoi changer pour mener une vie plus belle ou plus animée? 

La fin de semaine passée, j’essayais de redonner l’envie de vivre à ma mère, qui aurait dû fêter ses 45 ans de mariage ces jours-ci. Pas facile de trouver les arguments qu’il faut quand quelqu’un se sent «vieille et plus bonne à rien»! Les enfants font leur vie, les petits-enfants ne sont présents qu’épisodiquement, un deuil parfois, après des années de partage à deux, vient rendre le quotidien beaucoup trop pesant, la santé vacille... 

Comment garder le même appétit pour la vie? Retrouver des rêves et surtout l’énergie pour les réaliser, même seul, même plus âgé? Du bénévolat? Oui, mais pour qui et pour quoi? S’adonner à une passion à fond? Laquelle et de quelle façon? Entre questions, hésitations et manque d’information, on se fatigue avant même de s’être vraiment lancé. Pourtant, il n’est jamais trop tard. 

Bill Gates, le milliardaire de l’informatique, n’a décroché son diplôme qu’à 52 ans. L’acteur Morgan Freeman a obtenu son premier grand rôle au même âge. Et l’auteur de best-sellers Marc Levy a monté une boîte d’informatique puis un cabinet d’architecture avant d’enfin se lancer dans l’écriture. Pareil plus près! Une connaissance a stoppé net sa carrière bien établie de juriste pour reprendre les études de médecine dont elle avait toujours rêvé. Une présentatrice météo, que ses patrons avaient virée parce qu’ils la trouvaient «passée date», me racontait qu’elle en avait profité pour créer son propre blogue sur Internet, avec un énorme succès. Et plus près encore, mon chum vient de prendre une année sabbatique pour tenter de vivre de sa peinture. Tant d’autres exemples me viennent en tête! 

Ce numéro est semé de petits cailloux blancs, encouragements à aller de l’avant et à poursuivre nos rêves, peu importe notre âge. Des témoignages de lecteurs qui ont changé de carrière à notre dossier financier sur l’aide au retour aux études, en passant par les portraits de Miranda, danseuse blessée qui a inventé sa propre méthode d’entraînement, d’aînées de Longueuil initiées à l’art urbain et du pianiste Richard Abel, un optimiste contagieux, qui rappelle au passage une merveilleuse phrase de Jean Gabin (à découvrir en p. 14!). 

Quels que soient les maladies chroniques qui nous freinent ou les malheurs qui s’abattent sur nous, si on réussit à ne pas s’oublier, à rester curieux, à l’écoute, porté par des défis, même petits, on ne sera jamais complètement hors circuit. On se sent tous seuls, perdus, tellement inutiles, parfois... Quels mots pourraient nous débarrasser une fois pour toutes de ce feeling-là? À ma mère, au lieu de lui offrir mon pauvre réconfort, j’aurais voulu dire exactement cela: il n’est jamais trop tard. Tant qu’on aime, on espère, on s’intéresse, on s’inquiète, on console, on écoute... on n’est pas inutile! Et on a toujours le temps d’apprendre et de se réaliser! 

Vous, dans quoi aimeriez-vous vous lancer? Quel projet vous allume? Que voudriez-vous étudier, découvrir, vivre? J’ai déjà hâte de vous lire! 

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Aline Pinxteren, rédactrice en chef

aline.pinxteren@lebelage.ca

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