Dommages collatéraux

Dommages collatéraux

Par Aline Pinxteren

Crédit photo: Laurence Labat

Je ne sais pas quoi répondre... D’ordinaire, je rédige ce billet d’un trait, sa trame bien en tête. Là, cela fait déjà trois fois que j’arrache ma page. Dans le dernier arrivage de courrier au magazine, une lettre m’a laissée sans voix.

«J’aimerais partager mes impressions sur les dommages collatéraux causés par la pandémie», commence doucement Désemparée (le nom que cette abonnée demande d’utiliser). Elle présente son fils, 50 ans, père aimant de deux petites filles de 6 ans et 18 mois, bonne situation, très travaillant, appelant ses parents chaque jour, généreux, toujours à l’écoute des autres, sous médication depuis peu pour une dépression.

«Une journée, après avoir été travailler comme d’habitude, après avoir fait tout ce qu’il devait faire parfaitement, il a disparu... Le lendemain matin, après un signalement à la police, on l’a vite identifié. Il s’était enlevé la vie. Comme ça, sans appel au secours, ni avertissement, ni message. C’est si difficile de comprendre ses motivations. À cause du coronavirus, on lui a dit de ne pas venir aux Fêtes, et que nous n’irions pas non plus. On suivait les règles. On ne s’était pas vus depuis six mois. Il était proche de nous et notre présence lui manquait. Nous n’y sommes pas allés.»

Vivre avec ces regrets, comment on fait?

Si vous nous avez écrit, très chère Désemparée, c’est pour être publiée dans ces pages. Et lue par l’ensemble de notre communauté Bel Âge. Une bouteille à la mer lancée dans l’espoir que certains aillent au-delà des sympathies déjà reçues et vous aident, comme vous dites, à «apprendre à survivre dans des conditions plus que pénibles, à vivre avec les conséquences, le questionnement qui n’en finit plus».

Je ne sais comment vous répondre, mais en commençant à le faire ici, j’espère que d’autres, mieux outillés par les épreuves qu’ils ont eux-mêmes traversées, m’aideront à trouver les mots.

Amis lecteurs, vos messages pour Désemparée sont les bienvenus.

La fête des Mères approche. Elle s’annonce enfin plus légère, entre la vaccination qui progresse, le beau temps permettant de se voir plus souvent et les petits-enfants qu’on pourra bientôt serrer dans ses bras. N’importe quelle maman sait toutefois que la joie de le devenir va de pair avec une inquiétude qui ne nous quitte jamais, ce souci constant de les vouloir heureux, en santé, à leur place.

Et pour certaines, cette angoisse est malheureusement, par la force des choses, beaucoup plus présente. Je pense spécialement à vous et à tous ceux que le confinement a tenus à distance de leurs enfants. Ou de leurs parents.

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