Partager la route avec les poids lourds

Partager la route avec les poids lourds

Par Nadine Filion, spécialiste automobile

Crédit photo: iStockphoto.com

Imaginez-vous au volant d’un poids lourd de 40 tonnes, que vous pilotez sur la première voie de l’autoroute. À votre droite se trouve une bretelle de sortie. À votre gauche, votre rétroviseur montre qu’une voiture s’amène à vive allure. Sans vergogne et au détriment de toute sécurité, son conducteur vous coupe, puis freine devant votre imposante grille chromée avant d’enfiler la bretelle à la toute dernière seconde. Si ce n’avait été de votre présence d’esprit – et de votre freinage d’urgence –, l’imprudent n’aurait pas atteint sa destination en un seul morceau, ce jour-là. 

Des scénarios du genre, les femmes et les hommes camionneurs en vivent au quotidien. Vrai qu’ils ne sont pas tous des exemples de parfaits professionnels: certains suivent de trop près, d’autres ne cèdent pas le passage... Mais eux aussi sont humains, ont des sautes d’humeur et, ce qui n’arrange pas les choses, se font régulièrement couper le chemin à deux poils de leur calandre. En somme, il revient souvent à nous, conducteurs de véhicules de tourisme, de leur faciliter la vie. Voici comment. 

Laissons-leur leur espace vital 

Vous vous rappelez ces campagnes de sensibilisation d’autrefois: La route, ça se partage? On y a dit et redit qu’un poids lourd ne transige ni avec les mêmes distances de freinage, ni avec les mêmes angles morts qu’une voiture de promenade. C’est encore vrai aujourd’hui. C’est pourquoi la règle d’or veut qu’on laisse, entre soi et le fardier, l’équivalent d’une seconde de distance pour trois mètres de longueur d’équipement – voire davantage, si les conditions routières sont défavorables. 

Soyons courtois... 

Au-delà de la sécurité routière, il y a la courtoisie au volant. Et celle-ci est régulièrement mise à mal par les automobilistes qui ignorent tout des désagréments qu’ils peuvent causer aux camionneurs. Par exemple, combien savent qu’un conducteur de poids lourd qui doit subitement ralentir, parce qu’on lui a coupé la route, devra rouler pendant trois longs kilomètres avant de pouvoir reprendre sa vitesse de croisière?

Conseils pour partager la route avec les poids lourds (suite)

Rangeons-nous! 

Lorsqu’un fardier est sur le point de s’engager sur l’autoroute, on prend la peine de se ranger dans la seconde voie. Voilà qui lui laissera tout l’espace nécessaire pour s’engager. 

Efforçons-nous d’être vus 

Oui, il faut se faire voir. À retenir que si on ne peut apercevoir les yeux du camionneur dans l’un de ses propres rétroviseurs, il y a de bonnes chances que celui-ci ne puisse pas nous voir non plus. 

Ne suivons pas de trop près... 

Les poids lourds, parce qu’ils font écran, nous empêchent de bien discerner ce qui se passe devant. Si un incident survenait, on ne pourrait ni le repérer ni l’anticiper. De plus, on oublie (ou on ignore) qu’un fardier qui n’est pas chargé profite d’une capacité de freinage supérieure à celle d’une voiture. En cas de pépin, on pourrait bien avoir embouti l’arrière d’un poids lourd avant même de réaliser que celui-ci avait commencé à freiner.

Dépassons rapidement 

Il faut se hâter de dépasser un poids lourd. L’idée est de demeurer le moins longtemps possible dans ses angles morts où, en cas de catastrophe, on risquerait d’être pris en sandwich. Cela dit, il faut quand même respecter les limites de vitesse... 

Voyons «la totale» 

Notre dépassement est effectué? Avant de revenir dans la voie qu’on a quittée, on s’assure d’apercevoir le camion en entier dans notre rétroviseur intérieur. C’est seulement à cette condition que le camionneur pourra voir, au-delà de sa calandre, qu’il a de la compagnie devant. 

Ne tentons pas «la droite» 

Le poids lourd actionne son clignotant droit, mais semble tourner vers la gauche? Il ne fait pas une erreur: il amorce simplement sa manoeuvre de virage en s’octroyant l’espace nécessaire pour le faire. Les automobilistes pressés et/ou imprudents qui sont tentés de se frayer un chemin par la droite risquent de finir écrabouillés… 

Quand «ils» suivent de trop près 

Un fardier nous colle aux fesses? Certes, c’est dérangeant, mais on n’y peut pas grand-chose, si ce n’est de changer de voie pour tenter de s’en éloigner. La circulation est trop dense? On quitte la route quelques instants, le temps d’une pause-café. 

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